Etude : Environnement de travail et performanceby Aurélie Moureu16/02/18

Quelle est l’importance d’un tel sujet pour les organisations ? Il semblerait que le bien-être au travail ait un impact plus ou moins direct sur la productivité. Ainsi un nouvel adage apparaitrait : « employé heureux, entreprise prospère ». D’après le Larousse, le bien-être est défini comme étant un « état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit ». Pour mêler ces deux aspects, il serait donc question de répondre à des besoins physiques et d’apporter un certain apaisement. D’après une étude menée par JLL en 2015 relatif à l’impact de l’environnement de travail sur les performances, on pourrait rapprocher cela à la pyramide des besoins de Maslow.

Cette étude de Flore Pradère, Responsable Recherche Entreprises chez JLL France a été menée auprès de 609 franciliens travaillant dans des entreprises de plus de 100 employés. Elle montre que 69% d’entre eux, soit plus de la moitié, ne sont pas convaincus que leurs bureaux permettent de travailler efficacement. Cela a mis en exergue quelques points d’amélioration pour les entreprises ayant pris le pari d’une performance liée à l’environnement de travail.

Ainsi, il y a quatre points clés à prendre en compte pour considérer avoir un réel impact positif sur la productivité des équipes.

1 – La Localisation : Les franciliens sont très soucieux du temps qu’ils passent dans les transports chaque jour, aller-retour de leur domicile à leur lieu de travail. Il y a en effet un seuil de tolérance au-dessus duquel cela impacte la qualité du travail. Les employés acceptent jusqu’à 1h45 de trajet aller-retour pour se rendre sur leur lieu de travail. Bien évidemment, ils sont aussi très attentifs à la desserte des transports. On trouve ici la motivation première au télétravail : éviter de passer du temps dans les transports.

2- L’efficacité de l’environnement de travail : d’après l’étude, le bien-être au travail pourrait être rapproché des besoins de Maslow. En effet, le besoin primaire est le confort physique par des aménagements spacieux, du mobilier confortable facilitant la concentration. Le second, est le besoin d’interaction, le sentiment d’appartenance à une communauté. Le troisième est l’estime de soi et le dernier, au sommet de la pyramide, la liberté et l’accomplissement.

On constate que les personnes qui ne sont pas convaincues de la capacité de leur environnement de travail à permettre un travail efficace sont plus enclin au télétravail. Cela s’explique par un désir de flexibilité et un besoin de s’isoler. Cela est appuyé par le fait que 26% des sondés ne pensent pas que leurs bureaux favorisent le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Ainsi l’adéquation parfaite serait d’allier le sentiment de liberté au sentiment d’appartenance à l’entreprise.

A l’issue de l’étude, on constate que les besoins de confort primaires sont plutôt bien satisfaits. Cependant, afin de marquer un réel progrès, il est nécessaire de trouver la bonne articulation entre l’individuel c’est-à-dire la capacité à s’isoler et le collectif à l’origine du sentiment de communauté.

 

3- Aménagement : selon les résultats obtenus, les collaborateurs ressentent 50% d’efficacité gagnée lorsqu’ils se trouvent dans un bureau fermé plutôt que dans un open-space de plus de 50 personnes. Ainsi les employés attendent de leur entreprise d’améliorer la qualité des aménagements afin de permettre de travailler plus efficacement. Premier choix : les bureaux fermés, seul aménagement conciliant le besoin de confort primaire et le sentiment de collaboration et de communauté. Second choix : l’open-space revisité, en cloisonnant l’espace, en repensant la densité de collaborateurs au m² et en limitant le nombre de poste à 30.

L’enquête révèle que l’appréciation de l’open-space est nuancée du point de vue des collaborateurs :  pensé afin de booster l’esprit d’équipe, il n’est pourtant pas -dans la réalité – associé à un management plus collaboratif que les autres modes. Cependant, les salariés en open-space ont le sentiment que leur management est moins hiérarchique et moins directif que la moyenne des salariés.

 

4 – Modes de travail : la première attente des salariés est le développement du « flexi-travail », cela correspond à une plus grande liberté dans le choix du lieu de travail ainsi que des horaires. L’enquête démontre que l’attente de flexibilité spatiale correspond davantage à une volonté de télétravailler (50% des sondés) que de pratiquer le nomadisme (14%) au sein de l’entreprise.

L’idéal se situe autour de 1 à 1,5 jour par semaine de télétravail, comme une bulle d’isolement dans la semaine. Les attentes vis-à-vis de l’entreprise pour permettre un travail plus efficace par ordre de préférence sont :

–          Une plus grande flexibilité dans le choix des horaires et du lieu de travail ;

–          La mise à disposition d’outils technologiques ;

–          L’amélioration de la qualité des aménagements ;

–          La localisation des locaux (meilleure desserte) ;

–          Les services proposés (restaurants, conciergerie, salle de sports…) ;

–          La diversité des espaces de travail mis à disposition.

 

Ainsi, Flore Pradère conclut que les bureaux sont de puissants outils de management avec des leviers essentiels d’efficacité. L’un de ces leviers est d’offrir aux collaborateurs des bureaux permettant un temps de trajet jugé acceptable. De plus, ceux-ci doivent fournir un environnement de travail qualitatif : un espace répondant aux besoins primaires, en conciliant les séquences de travail individuels et collectifs.

Aurélie Moureu

 

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